Septième Pas

Attention juste (Samma-sati)

A- Qu'est-ce que l'attention juste ?

       La seule façon d'atteindre la pureté, de surmonter le chagrin, de faire cesser la peine et la douleur, d'ouvrir l'accès au vrai chemin de la réalisation du Nirvana, se trouve dans les quatre attentions fondamentales. 

En elles, le disciple vit dans la contemplation du corps, dans la contemplation du sentiment, dans la contemplation de l'esprit et dans la contemplation des phénomènes.

1. Contemplation du corps.

 Le disciple se retire dans la forêt au pied d'un arbre, dans une place solitaire, il s'assied, les jambes croisées, le corps droit, son attention fixée devant lui.

- Ayant l'esprit attentif, il observe l'inspiration et l'expiration du souffle. Et,  poursuivant, il contemple son corps des pieds à la tête, et des cheveux aux pieds : "Ce corps est composé de cheveux, de dents, d'ongles, de peau, de chair, de muscles, d'os, de moelle, de reins, coeur, foie, diaphragme, rate, poumons, estomac, intestins, des excréments, bile, humeur, pus, sang, sueur, lymphe, larmes, sérum, salive, mucus, liquide synovial, urine." Ainsi le disciple examine et reconnaît son corps. (*)

2. Contemplation des sentiments.

 Et comment le disciple demeure-t-il dans la contemplation de sentiments ? 

Lorsqu'il ressent un sentiment le disciple sait discerner : "J'éprouve une sensation agréable, ou une sensation désagréable ou indifférente (sensation neutre)." Il discerne comment  les sentiments s'élèvent, comment ils disparaissent, comment ils naissent et disparaissent.

3. Contemplation de l'esprit.

Et comment le disciple demeure-t-il dans la contemplation de l'esprit ?

Là, le disciple sait connaître comment s'élèvent les pensées avides ou libres d'avidité, pensées de colère ou libres de colère, pensées d'illusion ou libres d'illusion. Il connaît les pensées basses ou élevées, les pensées vulgaires ou nobles, les pensées concentrées ou dispersées, les pensées libres ou asservies.   

Il discerne comment la pensée s'éveille et disparaît : "Il y a ici une pensée". Cette claire conscience est en lui grâce à son savoir et à son attention, et il vit indépendant, détaché de toute chose au monde. Ainsi le disciple demeure dans la contemplation de l'esprit.

 4. Contemplation des phénomènes.

Et comment le disciple demeure-t-il dans la contemplation des phénomènes ?

Le disciple s'établit dans la contemplation des phénomènes nommés les cinq  empêchements : 

Lorsqu'un désir sensuel s'éveille en lui, le disciple le sait : "un désir est en moi", lorsque la colère s'éveille en lui, il le sait : "la colère est en moi", lorsque la paresse et la torpeur s'éveillent en lui, il le sait : "la paresse et la négligence sont en moi", lorsque l'agitation, l'inquiétude mentale s'éveillent en lui, il le sait : "l'agitation, les pensées harcelantes sont en moi". Lorsque le doute est en lui, il le sait : "le doute est en moi". Il sait quand  ces empêchements ne sont pas en lui : "je suis libre de ces empêchements".  Il sait comment ces empêchements s'élèvent, il sait comment les surmonter lorsqu'ils sont présents, il sait comment, une fois qu'ils ont été surmontés, ils ne s'élèveront plus de nouveau.

Par exemple,  le désir s'élève par le moyen des pensées dénudées de sagesse sur ce qui est agréable et plaisant et il peut être supprimé par six moyens : fixer l'esprit sur une pensée qui éveille le dégoût, contempler les impuretés du corps, contrôler les six sens, modérer sa nourriture, fréquenter des êtres sages et bons, s'instruire exactement.

B- Conclusion :

Ainsi qu'un chasseur d'éléphant fixe au sol un solide poteau et y enchaîne l'éléphant sauvage par le cou, afin de le défaire de ses habitudes, ses désirs de la vie de la jungle, son désordre, son obstination, sa violence de la forêt, et pour l'habituer à l'environnement du village et lui apprendre toutes les bonnes conduites nécessaires à la vie menée auprès des hommes ; de la même manière, le noble disciple doit fixer son esprit fermement aux quatre attentions fondamentales, de façon à se défaire de ses habitudes et de ses désirs indisciplinés, son désordre, son obstination, sa violence suivant le monde et gagner la vérité, en réalisant le Nirvana.

(*) " La Méditation du cimetière" fait aussi partie de la Contemplation du corps.

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